RYMAS2 x You’re part of me, my little one.

L'éternelle bénédiction. Le bonheur de toute une vie. Une bouffée d'oxygène et une nouvelle raison de vivre, ou de se battre pour survivre. Pour lui. Pour moi. Pour elle. Pour nous. Alya Madani Cherraoui a poussé ses premiers cris un 26 Février 2024 après de longues et interminables heures à l'attendre impatiemment. Ma fille. Nôtre fille. Une merveille d'à peine quelques centimètres légère comme une plume et pourtant si forte déjà, si courageuse. De ta venue au monde je ne garde le meilleur en oubliant mes doutes et mes craintes, mes gémissements de douleur et les larmes vainement camouflées entre deux grimaces et contactions plus ou moins intenses qui me donnait cette sensation que je ne m'en sortirais pas indemne de cet accouchement. Les membres tendus, le corps raide, le teint blafard, les poches sous les yeux et ses suées du front à la nuque. Tu savais. Tu as su à ce moment la qu'il était temps que la souffrance cesse et qu'elle laisse place au bonheur de la rencontre tant attendue. Alya. Mon âme, mon cœur et mes sanglots ont explosés en même temps que tes premiers cris. Les larmes ont à nouveau coulées sans s'arrêter cette fois. La tête lourdement reposée contre l'oreiller. C'était fini. Tu étais la, blottie en peau à peau contre moi. Ma fille. Si petite. Si fragile. J'aurais tout donné pour figer dans le temps cet instant, qu'il soit éternel. Ta venue au monde est la plus belle chose qui me soit arrivée. Et j'aurais pus te contempler des heures entières dans ce même lit, dans cette salle de naissance, totalement nue ou presque, à l'agonie. A garder dans ma paume ta petite main, à te parler comme ci tu pouvais me comprendre. A te présenter à ton père alors que sans même avoir ouvert les yeux, tu l'avais déjà reconnu rien qu'au son de sa voix. A respirer ton parfum, à peigner des doigts tes cheveux. Eternel instant volé par obligation de soins infirmiers afin de s'assurer que tout va bien pour toi, pour moi. Yassine, il l'emmène ou? Ne la quitte pas des yeux. La peur que quelqu'un t'arraches à moi, toi qui ne fait plus "officiellement" parti de moi. Les yeux rivés sur la soignante et sur ses doigts minutieusement et doucement posés sur toi. Aucun problèmes n'est à signaler. Tout va bien. Je ferme les yeux.

Tout va bien. J'ouvre les yeux.  Tout va tellement bien depuis que tu es à nos côtés. Les nuits sont certes plus courtes et les inquiétudes plus fortes mais rien ne peut entacher ce bonheur. Blottie en koala contre ma poitrine, je m'impatiente de voir partir le docteur venu s'assurer que les soins te sont bien appliqués et que ton développement se déroule sans encombres car il est l'heure pour toi d'avaler tes petits 90ml de lait pour repartir aux côtés de Morphée comme tu le fais si bien depuis ta naissance. Droite. Gauche. Je connais à la perfection les mouvements du corps pour te bercer et canaliser tes premiers pleurs les moins critiques qui donneront lieu à d'autres pleurs plus intenses cette fois si nous ne répondons pas positivement à ta requête. La porte refermée sur le passage du spécialiste, je m'empresse de te ramener jusqu'aux bras de ton géniteur pour filer jusqu'en cuisine ou biberon, poudre et eau attendent sagement d'être mélangés afin de remplir ton estomac pas plus grand qu'un petit pois. «Je me dépêche!» Comme ci tu en avais quelque chose à faire. Ce n'est pas comme ci tu avais appris en un mois ce qu'était la patience. Ouvrir les yeux en revanche.. Le biberon prêt, je m'empresse de revenir, les deux mains chargées entre ton repas et un lange. «Je te laisse t'en occuper? N'oublie pas, il faut que la tétine soit pleine sinon elle peut avaler de l'air et avoir des maux de ventre après. Penche pas trop le biberon non plus elle peut s'étouffer sinon. Redresse la un peu.. » Je réalise. Ce n'est pas la première fois que ton père te nourris, bien au contraire et je suis la, constamment à jouer les spécialistes des enfants comme ci j'avais appris ça toute ma vie. En réalité, je ne m'y connais pas en bébé, j'apprends comme Yassine, à être une bonne mère. A écouter les conseils de ceux qui sont qualifiés dans le domaine de la petite enfance et qui savent pertinemment comment faire pour que le bébé soit épanoui et pour que les moments les plus simples, notamment les repas, se passent sans encombres. «Excuse moi..» Je ne suis pas une mère parfaite, il n'est pas un père parfait. Nous sommes jeunes parents en pleine phase d'apprentissage. On apprend à te connaître, à détecter le moindre de tes besoins, à tenter de comprendre tes mimiques et des grimaces, à tenter de t'apaiser du mieux qu'on le peut même si ce n'est pas toujours évident. On essaye et on y arrive. Doucement mais sûrement.

«J'ai encore du mal à réaliser qu'elle a déjà un mois.. » Comme Paz va en avoir huit cette année. Le temps file et défile à grande vitesse et c'est en voyant ses êtres, les plus innocents, grandir que l'on réalise que les années sont précieuses et qu'il faut en profiter au maximum avant qu'il ne soit trop tard. Un mois déjà ma jolie Alya. Un mois que cet homme est devenu papa.Le regard qui jongle entre tes lèvres désireuses d'aspirer le maximum de lait possible en bonne petite gloutonne et le visage de Yassine, la scène sous mes yeux a ce don de m'attendrir plus que je ne l'aurais cru en l'imaginant. «Ce rôle te vas plutôt bien.. Pa-pa. » Et pourtant il n'était pas prévu comme le commencement de cette grossesse. A force de jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler. Il n'était pas censé avoir cette place si importante dans ma vie. Je m'étais promise de ne laisser aucune place à un homme dans mon existence. Je n'étais pas prête à ça. Je n'étais prête à rien avant lui. Et il est venu tout chambouler, à faire valser mes convictions pour en apporter des nouvelles. Les plus belles qu'une femme puissent espérer au final. Les miennes aujourd'hui de vous préserver et de rendre nos vies joyeuses, de lui être dévouée totalement et d'être ta maman.

( Pando )