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N.Malaïka Masanja
N.Malaïka Masanja
Je viens tout juste d'avoir : 23 Mon quartier, c'est : El barri gotic y el born.
Et pour essayer de gagner ma vie, je fais : Dernière année de Master MEEF. (Métiers de L'enseignement, éducation et formation) et fraîchement devenue serveuse polyvalente pour le Café Caracas en attendant d'être jeune diplômée.
Messages : 66
Date d'inscription : 25/09/2023
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(Je ne veux pas prier d'être protégé des dangers, mais de pouvoir les affronter.)
Nous vivons dans un monde échiquéen : chaque jour qui passe est un défi à relever. Une nouvelle partie qui commence, des pions qui avancent, des victoires et parfois, des défaites. Les plus terribles sont celles que nôtre âme ne parvient à accepter. Celles que les autres ne voient pas et qui font pourtant terriblement mal. J'ai été la principale responsable d'un échec. Plutôt cuisant. Une victoire amère bien difficile à avaler face au visage fermé de l'homme qui était censé surveiller mes moindres faits et gestes. Il a échoué, par ma faute. Un manque d'attention, ou de vigilance, qu'importe, je suis parvenue à disparaître de ses radars et ce pourquoi? La liberté. Celle d'une jeune femme dans sa vingtaine qui cherche désespérément à apprendre de la vie et ce de ce que celle ci peut lui apprendre comme leçons. Marcher sereinement sans boiter d'une jambe enchaînée. Profiter de quelques bouffées d'oxygène et sourire à ceux qui m'entoure sans devoir craindre que la personne au sourire rendu pourrait être la prochaine interrogée par les forces de l'ordre sur ses intentions me concernant. Etre "La fille de" n'est pas un avantage à Barcelone, mais plutôt un inconvénient et si, de départ, je m'étais pliée à respecter le choix de carrière politique et les ambitions de mon paternel resté en Tanzanie pour honorer son rôle en tant que président pour son second manda, les choses étaient bien plus complexes aujourd'hui. Aucun répit pour l'étudiante que je suis. Aucune véritable sortie accordée sans être accompagnée comme une pauvre adolescente. L'impression que l'on me subtilise ma jeunesse et les quelques années qui me restent avant que ma pleine conscience ne se décide à se poser auprès d'un homme avec lequel je souhaite finir mes vieux jours et à qui j'aurais offert de beaux enfants. C'est le but d'une vie, de ma vie en tout cas. Réussir dans les domaines qui me tiennent à cœur, et avancer, toujours plus, avec la tête haute et le sourire aux lèvres. Avancer, le cœur léger ou presque.

J'ai agis égoïstement, je le conçois. Pleine de remords pour cet officier congédié de sa fonction principale depuis quelques mois, je médite. Sur son sort, sur le mien. Que me réserve Barcelone à nouveau? Que me réserve la vie? Les deux mains jointes contre l'abdomen, je laisse le silence être de plomb dans le séjour, les yeux rivés sur l'énorme fenêtre lustrée il y a de cela quelques heures.  Cela fait maintenant plusieurs semaines que des tensions ont vues le jour entre ma mère et moi. Mon comportement décevant étant la cause principale à cette froideur et cette sévérité qui étirent les traits de son visage à chaque fois qu'elle croise mon regard. Difficile pour elle de ne pas avoir sût "gérer" la fugue de sa seule fille et d'avoir dû, remuer ciel et terre pour que les autorités lui accordent les services d'un nouvel officier charger de veiller sur ma personne et de , cette fois, ne pas manquer à ses responsabilités et aux taches qui lui sont accordées.

Dix. Vingt minutes. Trente. Quarante maintenant. Presque une heure qu'elle s'entretient avec un homme dont je ne connais ni le nom, ni le visage. Un homme que je ne tarderais pas à rencontrer malgré moi. A qui je devrais faire bonne figure. Politesse. Courtoisie. Bienveillance. Compassion. Une brave petite fille bien élevée, bien dans ses baskets. Nerveuse, les mains jointes manquent de froisser le tissu de ma robe droite, je me reprends quand mon ouïe perçoit de l'agitation, ou du moins, du mouvement non loin. Il est l'heure. Je penses. Profondément j'inspire, expire l'angoisse de mes deux poumons avant de me retourner doucement pour faire face à ma charmante génitrice stricte jusqu'à sa tenue vestimentaire et "l'homme" à ses côtés dont je me surprends moi même d'avoir pût imaginer un homme d'un certain âge alors que celui ci me semble si jeune. Jeune et vigoureux. Endurant certainement. Certainement plus que l'autre officier qui avait manqué de souffle pour me rattraper durant ma cavale. «Bonjour.» Est le premier mot qui s'échappe de ma bouche après que mes lèvres se soient décollées l'une de l'autre. Je ne manque pas d'adresser un sourire courtois et chaleureux à cet inconnu tout en m'avançant de quelques pas vers lui pour lui tendre une main non pas hésitante, mais méfiante à l'idée de ce qu'il serait capable de faire pour parvenir à satisfaire ma mère et ses recommandations parfois exagérées. «Nala Masanja. Ravi de faire vôtre connaissance. » La politesse toujours et un brin de gentillesse car si sa présence, ou plutôt son rôle, ne me ravi pas du tout, je n'ais absolument rien contre l'humain et apprendre à connaître de nouvelles personnes est toujours un immense plaisir pour moi.

Sa bouche à lui n'a même pas le temps d'articuler un seul mot, ou ensemble de mots pour former une phrase que ma mère le présente aussitôt. La froideur revient aussitôt me glacer l'échine. Aitor Caldevilla. Officier Caldevilla. Celui qui est chargé de ma protection. Mes yeux ne le quittent pas, mais mon sourire disparaît. Comme ma main qui s'échappe pour revenir auprès de sa jumelle gauchère. La même position de petite fille droite et bien élevée de toute à l'heure. Que dire quand celle qui m'a mise au monde monopolise tout. Je l'écoute d'une oreille, le regard fixé sur le tapis du salon. L'impatience me gagne. Celle de la voir repartir vaquer à ses occupations, dans son bureau ou de sortie pour des rendez-vous. C'est, de toute façon, ce qui a finit par arriver. Comme à ses habitudes, elle s'excuse, prend tout de même soin de me déposer un baiser sur la tempe droite avant de disparaître en saluant le nouvel officier à son tour de manière plus cordiale et sérieuse. La porte sur son passage se referme en même temps que mes deux yeux se relèvent vers l'homme en face. «Désolé..»  Désolé que vous soyez sollicité pour quelque chose que je ne souhaite pas. Désolé de la façon dont elle traite autrui, elle n'est pas mauvaise, elle apprend juste à se méfier des gens, de ceux qui souhaitent profiter de nos statuts, ceux qu'elle accuserait de traîtres et de conspirationnistes.  Désolé ou pas. Moi je suis contente d'apprendre à connaître quelqu'un qui semble être dans la même tranche d'âge que la mienne, parce que à part toi désormais, je n'ais plus personne. Ni famille, ni amis.




( Pando )

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Le temps passe et panse. La vie grouille et débrouille. Les braises incandescentes se consument doucement sous le tas épais de cendres froides et grises. Et puis, un jour, il y a un petit souffle, quelques brindilles, et le feu repart.

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