Petit marché familliale { Diana

FT. DIANA

Diego essayait de remettre un peu d’ordre à sa vie, ce n’était jamais facile d’être une personne meilleure mais du moins il essayait de ne pas faire souffrir davantage ce qu’il avait déjà fait souffrir comme par exemple Daniela, sa fiancée un peu par obligation qui n’avait pourtant rien demander et avec qui les prises de tête étaient pratiquement quotidiennes. Pour chaque problème une solution : il avait d’abord convié Daniela à une sorte de pique-nique pour lui faire oublier ses récents coups de sangs, c’était déjà un bon début. Quant à sa vie professionnelle, en ce moment c’était un peu la routine, parfois il se demandait s’il avait choisi la bonne voix en étant commissaire, avant il aimait le terrain, il aimait le danger, se frotter aux « méchants », maintenant il était tranquillement posé dans son bureau, à résoudre des affaires parfois graves, parfois moins graves et il enviait ceux qui étaient directement au contact des malfrats. Peut-être aussi parce que la ville de Barcelone avait un taux de criminalité en baisse, en ce moment Diego s’occupait beaucoup d’affaires de vols et ce n’était pas le plus palpitant de son métier. Si il y avait bien un point positif, c’était cette rencontre récente avec une petite vendeuse de fleurs, elle était si douce et si gentille qu’on ne pouvait qu’être bien en sa compagnie, avec elle, Diego avait pu parler de ce don il n’avait pas parlé depuis longtemps, la perte par exemple de son premier amour Nina. Soledad semblait être une jeune femme adorable qui pourrait sans doute l’aider à y mettre de l’ordre dans sa vie et dans sa tête. Mais si il y avait bien une femme qui lui manquait ces derniers temps c’était sa petite sœur, celle qu’il avait toujours protégé, qu’il aimait plus que tout, c’était bien l’une des personnes qu’il ne fallait pas toucher. Quand il était plus jeune il s’amusait à fliquer ses petits amis, maintenant il était plus souple, plus relax mais il voulait quand même savoir avec qui elle trainait, si elle buvait de l’alcool ou si elle prenait de la drogue. Des trucs de frères protecteurs, avec le côté police en plus. L’heure du déjeuner semblait être le moment le plus idéal pour la retrouver, et quoi de mieux que le marché de la boqueria pour déjeuner local tout en faisant quelques achats, c’est là bas qu’il lui avait donné rendez-vous. Sa petite sœur était encore étudiante, son planning était sans doute un peu plus souple que le sien. Il avait hâte de savoir comment elle allait et comment ça se passait pour elle. Il savait qu’elle avait pour ambition d’aider dans les affaires familiales et au final, ça soulageait bien Diego, déjà parce qu’il c’était longtemps considéré comme fils illégitime de cette famille car il n’avait pas connu son père tout de suite et aussi parce qu’il aimait beaucoup la police et ce serait étrange pour lui de faire un métier qui n’avait rien à voir par convenance familiale. Il avait déjà accepté une épouse, il n’en ferait pas plus. A l’heure prévu devant le marché, il attendait sa sœur tout en lorgnant sur les jambons d’un marchand de charcuterie.

FT. DIEGO

En ce moment, t'es sur un projet qui te passionne. Ta classe en a parlé pendant très longtemps, et t'as tellement hâte d'aller sur le terrain. Une fois n'est pas coutume, on parle de mini maison afin de participer à une action humanitaire d'ampleur locale, qui se déportera peut-être sur un plus grand espace. Ce sont deux groupes, parmi lesquels, celui dans lequel tu as travaillé, qui ont été pressentis pour faire exécuter leurs plans. Le premier groupe sélectionnait proposait des maisons plus ergonomiques peut-être, avec plus de possibilités pour faire habiter le plus grand nombre. Le tien de groupe proposait notamment l'utilisation de matériaux recyclés et recyclables, notamment pour tout ce qui concernait l'isolation phonique ou thermique. Elles étaient peut-être un peu plus grande, pouvant prendre en compte plus de familles.

Normalement, l'architecte propose des plans, et envisage avec le chef de chantier pour la construction les différents matériaux, et donne son avis. Ce n'est jamais sa place d'être sur la production des plans, de leur donner une vie dans l'espace réel. Pourtant, c'était tout le but de cette entreprise au sein de l'université. Et c'était une immense communication pour l'engagement humanitaire, et l'importance de tout ce qui était commerce équitable, recyclage et préservation à la fois de l'environnement, et du bien être des pays les plus démunis. Toi, en tout cas, t'étais aux anges. Tu adorais totalement le programme qu'on te proposait et pour la première fois depuis très, très longtemps, t'étais presque surexcitée par ce que tu allais faire. C'était le genre d'oeuvre dont tu avais besoin pour renaître des cendres de la vieille meuf que t'avais su montrer à la fac. Faire amende honorable ? C'était compliqué, tu t'étais toi-même cataloguée comme la reine des abeilles au venin presque mortel, dont le seul antidote résidait en ton ignorance, et le dédain sur le visage de bon nombre. Oui, tu regrettais, et tu n'étais pas certaine de comprendre les vraies raisons qui t'ont poussée à te comporter de la sorte. Mais ce qui était fait était fait. Et tu ne pouvais pas revenir en arrière.

Peut-être que, dans le fond, c'était ce qui te poussait à t'investir dans ce projet. T'investir au point où tu avais presque oublié tout le reste. Depuis combien de jours n'avais-tu pas appelé Diego ? De quand datait votre dernière rencontre ? Surement un petit moment déjà. Mais quelle date était-ce, sinon quelques semaines seulement avant l'échéance de ce projet ? T'avais un peu perdu pied, fallait l'avouer. Mais quand quelque chose te plaisait, tu ne pouvais t'en empêcher. Et dans la famille, tout le monde était ravi de ton investissement : tu étais la digne héritière de la passion familiale pour l'art, apparemment. Et puis, comme tu avais accepté de reprendre l'entreprise de la chaussure, tout ce que tu entreprenais ne leur semblait que plus parfait.

Evidemment, tu craignais que ça crée une sorte de dissonnance, un éloignement avec Diego. Tu avais donc accepté sans hésitation l'invitation de celui-ci, ne sachant même pas depuis combien de temps tu ne l'avais pas vu. Le marché, c'était quelque chose que tu aimais tout particulièrement, mais dans lequel il fallait toujours que tu sois habillée à l'aise. T'avais donc enfilé un pantalon parachute, un débardeur et une vieille veste grisonnante de jogging avec des baskets. Tu as relevé tes cheveux, et en prenant ton sac en bandouillère, tu t'es dépêchée de rejoindre Diego. Tu étais déjà en retard. Heureusement, il ne t'a pas fallu longtemps pour arriver, et en quelques secondes, tu as vu ton frère et tu t'es pointée devant lui, en sautillant. «Ah que coucouuuu, toi !» lances-tu avant de le serrer dans tes bras et de lui asséner une bise claquante sur la joue.

FT. DIANA

Diego avait été plus que comblé enfant d’avoir eu l’accueil qu’il avait eu dans cette nouvelle famille : nouveau jouet, belle chambre et une sœur qui ne l’avait jamais mis de côté bien qu’il soit uniquement l’enfant de son père et non de sa mère. Cette belle famille ne remplacera jamais la mère qu’il avait perdu enfant, il pensait souvent à elle, à ce qu’ils auraient pu devenir s’il n’avait jamais connu son père. En effet, la mère de Diego avait pris des précautions à l’époque pour qu’il ne connaisse pas son paternel, peut-être qu’elle avait eu ses raisons à l’époque, peut être que tout n’avait pas été rose entre eux non plus, que son père n’avait donné que les bons côtés. Toujours utile qu’elle avait emporté son secret dans le tombe et maintenant Diego vivait heureux dans cette nouvelle famille. Il ne pouvait que se réjouir que sa petite sœur décide de reprendre le flambeau familial à la suite de ses études, à vrai dire Diego n’avait jamais rêvé d’avoir une entreprise à plusieurs millions, déjà parce qu’il avait peur de faire de grosses bêtises et aussi parce qu’il n’était pas du tout branché chaussures, attention, il admirait énormément le travail de son grand-père, il était vraiment très fière de tout ce qu’il avait pu accomplir. Mais ce n’était juste pas son truc, sa voix, lui il l’avait choisi dans la police, à poursuivre les criminels et il avait fait tout ce qu’il pouvait pour que son rêve devienne réalité et pour monter les échelons afin de ne pas être la risée de la famille. Devenir commissaire était un très bon poste, à son âge il dirigeait déjà plusieurs brigades et avait de l’autorité, une paye très correcte qui lui permettait d’avoir un bel appartement et une belle situation même sans l’aide de ses parents. Bien sûr, son père ne pouvait pas s’empêcher de l’aider de temps en temps, lui offrir des cadeaux dont il n’avait même pas besoin mais ce n’était pas nécessaire : Diego possédait déjà tout ce qu’il lui fallait. Il avait d’ailleurs par respect pour ses parents, et parce que sa petite amie de l’époque était morte dans un accident, accepter de se fiancer avec une femme qui ne lui plaisait pas, pensant qu’il ne serait plus jamais amoureux, que l’amour, ça n’était pas pour lui. Pris dans toutes ses pensées, il sentit une personne s’approchait de lui et reconnu bien vite le visage rayonnant de sa petite sœur, il aurait tout fait pour elle, il l’aimait et la protéger beaucoup. Il était en effet loin de se douter que chaque personne recèle une part d’ombre, lui aussi avait la sienne qu’il laissait parfois voir avec Daniela, sa fiancée. « La plus jolie des Diana de ce pays va bien ? ». Lui demanda-t-il vraiment ravi de la voir. Cela faisait longtemps qu’il ne c’était pas vu tous les deux : « Mon étudiante de sœur a quand pris quelques minutes pour venir voir son vieux frère ! ». Plaisanta-t-il de nouveau car il savait que si elle était occupée, les raisons en était très noble, elle voulait réussir et il avait fait pareil plus jeune, il espérait que son travail porterait ses fruits. « Tu as une idée de ce que tu veux manger ? ». Diego n’oubliait pas le côté pratique des choses et son estomac faisait déjà de grands bruits lui indiquant qu’il était l’heure de manger et qu’il fallait trouver un stand pour se restaurer ou un vendeur qui pouvait donner quelque chose à emporter.

FT. DIEGO

Malgré tout ce que tu avais en tête, tout ce qui était sur le feu, t'étais toujours heureuse de prendre un moment et de passer du temps avec Diego. C'était un peu le frère inattendu mais rêvé. Et honnêtement, tu étais ravie qu'il ait toujours été là, avec toi. Ou presque, mais tu préférais oublier les petits moments de solitude, avant qu'il n'arrive dans vos vies.
Vous n'aviez pas forcément les mêmes centres d'intérêts, la preuve, tu étais ravie, ultra hypée à l'idée de reprendre l'entreprise, tu voyais déjà ce sur quoi vous pouviez partir pour vous développer. Quand tu avais grandi, pendant quelques instants, tu avais eu peur qu'on choisisse Diego à ta place pour reprendre l'entreprise. Tu te souvenais d'absolument chaque moment avec ton grand-père à faire des chaussures ensemble. Et tu n'aurais peut-être pas supporté qu'on t'enlève cet avenir là, même si ça venait de Diego. Lui t'aurait sûrement trouvé une place dans l'entreprise, si ça avait été nécessaire. Mais toute la famille aurait misjugé tes capacités et ce que tu faisais au sein de l'entreprise. Non, tu n'en voulais pas, de ça. Heureusement, vous étiez plutôt d'accord sur le sujet, si bien que cela n'avait jamais causé le moindre souci entre vous.

Tu déposais un bisou sur la joue de ton frère. «T'es bête !» que tu ries en l'entendant. La plus jolie... N'abusons pas non plus ! «Ecoute, ça va, la tête un peu sous l'eau, mais c'est tellement enrichissant, tout ce que j'ai à faire en ce moment ! Et toi, comment tu vas ?»
Tu te secouais en levant les yeux au ciel. Evidemment que t'avais trouvé du temps pour lui ! Non mais ! Alors tu lui donnais un petit coup de poing sur son épaule, sans la moindre force pour ne pas risquer de le blesser.  «Je mangerais bien du poulet ! ça me fera oublier à quel point tu es méchant, tiens ! Tu dis ça comme si je te laissais tomber. T'as pas honte ?» tu riais de plus belle, et tu avançais, sans savoir où. Parce que de quoi manger du poulet, par ici, normalement il y avait bien le choix.

FT. DIANA

Il n'y avait jamais eu aucune discorde entre les deux Blahnik, à croire presque qu'ils étaient de la même mère, mais non, Diego avait été un enfant illégitime pendant un temps ne connaissant rien de ses origines, rien de sa famille, rien de son père, sans doute que sa mère avait voulu trop le protéger et il n'avait pas voulu fouiller trop dans ses souvenirs, savoir pourquoi sa mère avait fait ça. Peut être que son père n'avait pas toujours été un ange non plus, sans doute aussi qu'a une époque il c'était mal comporté avec cette dernière mais qu'il préférait maintenant ne plus revenir là dessus, de toute façon il n'aurait jamais la version d'une des deux parties comme sa mère était décédée. Revoir sa sœur était toujours un plaisir, c'est une belle jeune femme, elle avait presque toutes les qualités : riche, belle et intelligente, il fallait à tout prix qu'elle trouve un homme à sa hauteur, même si Diego aurait sans doute envie de lui donner un bon coup de poing tellement il était protecteur et Il n'avait pas envie que sa petite sœur se fasse avoir par un affreux mec. Bon, après c'était facile de juger les autres mais comment lui était-il ? Pas amoureux de sa propre fiancé, bref. Il se mit à rire avant de lui dire : « Tu vois tu continues, en plus d'être vieux, je suis bête maintenant, terrible cette façon de me faire maltraiter ! ». Il se mit à rire, en effet Diana avouait volontiers être débordée, entre les cours à la fac et la reprise de l’héritage familiale : « Moi j'ai une vie bien moins passionnante que ma sœur on dirait ! Je résous des affaires de vol en ce moment rien de dingue ». Il avait vraiment l'impression de jouer au bandit et au voleur mais enfin passons. Diego s'insurga encore un peu plus « Méchant en plus de ça, bah dis donc, j'ai vraiment aucune qualité ! Tu as un stand préféré pour ton poulet ? ». Poulet frit, avec des pâtes et une sauce ou en nuggets il devait y avoir plusieurs recette proposées sur le marché. « Alors, tu as réussit tes examens j'espère ? ». Toujours l'envie qu'elle aille plus loin et qu'elle puisse devenir la plus intelligente des Blahnik.