Noche de relajacion y confesion (Pia)

Deconnexion du monde. Un moyen parfois vital pour l'être humain et tous ses sentiments qui le submerge.  Une manière de laisser flotter l'âme, les deux pieds au sol. Une manière d'oublier pour ceux pour qui la musique a toujours été la plus agréable des thérapies. La tienne avant tout et ce désir de mettre en pause certains moments de ta vie dont tu n'as aucune emprise. La vie aurait pût être simple, parce que tu as sû, au fil du temps, tourner la page au bon moment pour te reconstruire et apprendre de tes erreurs. Ne pas trop se précipiter et viser les étoiles plutôt que de s'accrocher à la lune de peur de perdre l'équilibre et de retomber violemment sur la terre ferme. Devenir la femme que tu es aujourd'hui n'a pas toujours été simple, et seule cette femme la, amie et partenaire du studio peut le confirmer. Prise au doute constamment, à la peur de l'échec sentimentalement parlant, tu t'es confié. Un peu trop d'ailleurs. Sur Ruben, sur Yassine, sur tes envies pour ton futur et ton avenir.  Elle était la, pour t'écouter toi et non pas les prodiges que tu avais eu la chance de recruter ses derniers temps. Toi, grande patronne de cet empire, toi qui as une pression constante de part la curiosité des journalistes sur ta vie et sur ceux que tu as envie de préserver parce qu'il est encore trop "tôt" pour officialiser quoi que ce soit. La grande productrice, Pia Andrade vue récemment aux bras du joueur du FC Barcelone, Yassine Cherraoui." A la une de la presse locale. Une angoisse de plus pour cette vie déjà bien complexe. Ajoutons à cela la touche Ruben et ce n'est pas une séance de thérapie par mois qui sera nécessaire mais bien plus. Aujourd'hui était ce jour ou tu t'étais installée à son bureau, les jambes et bras croisés. Un face à face nécessaire pour t'aider à remettre de l'ordre dans ta vie chaotique. Hésitante, tu lui as parlé à cette psychothérapeute de ta nouvelle addiction pour Yassine, et tu as cru comprendre à son sourire qu'elle était au courant de ce que tu ressentais réellement pour lui, plus qu'une nouvelle addiction, de l'amour. Celui que tu n'as plus ressenti depuis des années. Trop tôt pour toi de le réaliser et de donner ce qualificatif à ce que tu ressens, tu as fini par souffler en quittant son bureau après ce bref entretien de trente minutes.

Direction ton humble demeure pour préparer la future visite du seul membre de ta famille, en plus de ton abuelita, avec lequel tu étais resté en de bons termes. Soirée détente et pizzas étaient au programme après un petit apéritif préparé avec soin avant que ton invité arrive. Le recevoir dignement était certainement la chose qui te permettais de ne plus penser à rien. Douceurs salées transpercées par un cure-dent , il y en a pour tout les goûts, tout comme les boissons. Il ne manque plus que la présence de Florencio pour que la soirée puisse réellement commencer. Vu l'heure, il ne tarderait pas à pointer le bout de son petit nez, te laissant malgré tout le temps de t'installer sur ta chaise de bureau et d'écouter pour la dixième fois la démo envoyé par ton régisseur. Casque contre l'oreille, tu finis par percevoir au bout de quelques minutes la voix de ton cousin qui n'a pas hésité une seule seconde à te rejoindre en sâchant pertinemment l'endroit ou tu te trouvais dans la maison. Une habitude sans doute. «Hola amor! comment tu te sens? » Déposant le casque sur le bureau, tu t'empresses de rejoindre Florencio pour lui offrir une accolade affectueuse suivi d'un baiser sur sa joue, un sourire chaleureux sur les lèvres en croisant son regard suivi d'un léger rire face à ses propos.  «Ne dis pas ça, tu vas me faire rougir.. Espérons déjà que tu vas survivre à l'apéritif que je t'ais préparé. Tu risque vite de changer d'avis sur l'honneur de passer une soirée avec moi. » La main droite au creu de son dos, tu l'invite à te suivre jusqu'à la salle à manger ou les bouchées salées vous attendent tout deux. Il n'a plus qu'à prendre place sur une chaise pour que tu le rejoignes à ton tour. «Qu'est-ce que tu veux boire?» Tu ne laisse pas ton sourire dépérir une seule seconde, l'illusion de la vie parfaite de la productrice bien à son aise dans sa maison, voilà ce que tu sais faire de mieux, bien que ton cousin n'est pas dûpe et qu'il finira par capter que quelque chose a bien changé depuis l'époque ou tu l'as hébergé le temps qu'il se trouve son propre coccon. «Qu'est-ce que tu as à me raconter depuis? Je veux tout savoir ! » Tu rajoutes en piquant un premier morceau de fromage apéritif pour le caler entre tes dents avant de le déguster doucement sans quitter une seule seconde le regard de Florencio qui te rappelle quelque part que toi aussi, comme bien du monde autour de toi, tu as une famille et que cette même famille n'est pas si mauvaise que tu le pensais à l'époque ou ceux que tu pensais comme tes plus proches alliés dans la vie, t'ont tourné le dos.

 

( Pando )