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Anonymous
Invité
C'est une journée ordinaire, d'une semaine ordinaire, mes journées sont toutes les mêmes sauf que les cours sont différents. Les habitudes sont ancrées depuis le temps. C'est simple, un jour classique est rempli par les cours et la maison, sauf les week-ends où je suis avec mon cher frère, pour notre plus grand bien à tous les deux.  

Aujourd'hui, des cours ont été annulés donc je me retrouve contrainte à combler les heures dans mon planning habituel. Je rentre donc chez moi en me disant qu'au pire je pourrais réviser, ou regarder un film ou tout simplement dormir. Je suis épuisée, les cours ne sont pas faciles mais j'ai choisi les études de psychologie, je dois aimer me torturer la cervelle. Je dois être la seule de la ville à ne rien faire parce que les transports en commun sont vides à cette heure là, je retrouve toute seule avec mes écouteurs, mais l'idée ne me déplaît pas. La solitude je connais et on s'entend plutôt bien elle et moi. Heureusement que mon frère a la solution à mon problème. En le prévenant que je rentrais plus tôt il avait pu convenir avec Noa qu'elle me ramène le chien. Je vais pouvoir jouer avec le baveux à quatre pattes et faire une nouvelle connaissance.

Je finis par arriver enfin au garage, je rentre discrètement pour ne pas embêter ceux qui travaillent. Je laisse les employés tranquillement s'embrouiller les uns avec les autres, comme d'habitude quand mon frère est absent, et je monte à la maison. Je pose mon sac et mes affaires, à peine deux minutes et l'ennui commence déjà à se pointer. Vous connaissez cette expression "sauver par le gong"? A cet instant, le gong est tout simplement la sonnette de l'appartement, alors que je suis dans la cuisine en train de fouiller le frigo pour me trouver quelque chose à grignoter. Il est tant de rencontrer la nounou de M je perds mes poils aussi vite que Flash.

Bonjour ! Enchantée, je suis Alicia. Vous devez être Noa.

Je lui tends la main, un peu formel comme accueil mais je ne suis pas des plus sociables donc ce n'est pas très surprenant venant de moi.
Noa M.Maestre
Noa M.Maestre
Je viens tout juste d'avoir : 24 Mon quartier, c'est : Sants quelque part en colocation, dans un appartement avec un taux de testostérone de 99%.
Et pour essayer de gagner ma vie, je fais : Barista polyvalente Chez Dunkin Donuts.
Messages : 566
Date d'inscription : 27/01/2023
https://hola-barcelona.forumactif.com/t240-noa-go-tell-aunt-rhod

(“C'est par le réel qu'on vit ; c'est par l'idéal qu'on existe. Or, veut-on se rendre compte de la différence ? Les animaux vivent, l'homme existe.”)
La meilleure des thérapies. Celle d'apprécier cette sensation nouvelle de liberté au contact d'un vent frais de début de printemps dans une course effrénée contre le temps et les quelques secondes d'ennui qui laisseraient, certainement, une trop grosse place à la réflexion et à ses questions existentielles qui n'ont pas lieu d'être. Sommes nous destinés à méditer éternellement sur nôtre vie et nôtre avenir? Les bons et les mauvais aspects. Je tire principalement sur les ficelles des mauvais parce que je sais que rien de bon ne peut m'arriver tant que je ne cesserais pas d'avoir peur. Prenante, un poil excitante parfois, incomprise par la plupart des gens qui n'ont pas cherché à comprendre mon histoire. Le livre est scellé, cadenassé, enfermé quelque part. Il en existe quelques copies par ci par la, mais aucune d'elles ne sera plus authentique que l'originale. Celle qui anime chaque battement de coeur, et qui crispe de l'intérieur.  Celle contre laquelle Noa lutte, royaume de Manuela, l'alter-égo. Vivre une vie banale comme n'importe qu'elle fille de mon âge a ce petit quelque chose de complexe que je ne saurais définir. Une différence qui me différencie des autres. Ca paraît logique à première vue mais pas pour tout le monde. Du haut de mes vingt trois ans, fleur de jeunesse jalousée par bien des vieillards, je ne compte plus les innombrables "Tu as le temps. Chaque chose en son temps. Tu es encore jeune. Ah, ou sont mes vingt ans." Les gens ne comprennent pas que l'âge ne fait pas tout et que les souffrances n'en ont pas, d'âge. Je ne me souviens pas d'une seule belle journée ou j'ai apprécié de vivre. Je survis, en apprenant malgré moi à cotoyer tout ce beau monde qui m'était inconnu jusqu'à l'adolescence. Apprendre à sympathiser et paraître polie et courtoise, ne pas rentrer dans une colère noire quand mes avis divergent de ceux des autres. Apprendre, toujours apprendre et essayer d'être quelqu'un de meilleur, quand j'en ais le temps ou que mon âme et conscience s'est mit d'accord sur une future bienveillance de part mon attitude et mes propos. La encore, les choses ne sont pas toujours évidentes, mais je fais avec.

«Lito! Allez, viens!» Lito est l'un des rares que j'apprécie réellement, sincèrement. Celui que je gratifie de quelques caresses entre les deux oreilles, sourire de quelques secondes qui se transforme en une petite grimace en voyant les litres de bave qui s'échappe de ses babines pendues. «T'es dégoûtant..» Spectacle peu ragoûtant certes, mais difficile d'en vouloir réellement à cet adorable Saint Bernard de plusieurs kilos qui n'attends pas une quelconque autorisation pour plonger le museau le premier dans sa gamelle d'eau pour en apprécier sa fraîcheur après ce jogging improvisé de début de matinée. Une chance que ni Daniel, ni Tomàs ne soient dans les parages pour, certainement, pester de l'odeur pestilentielle de l'animal aux poils longs qui risque d'en perdre un peu partout dans l'appartement à chacun de ses passages dans les différentes pièces. S'occuper de Lito est une manière comme une autre de gagner sa vie. Ce n'est, certes, pas le métier qui rapporte le plus, mais la compagnie est plaisante et loin d'être désagréable. Certains disent que les animaux peuvent comprendre bien plus que les êtres humains. J'ai envie de croire que c'est vrai. Est-ce que de part ses deux billes foncées, Lito peut ressentir tout le mal qui me ronge de l'intérieur? Si c'est le cas, alors il doit être l'un des rares à ne pas me craindre.«Tu vas bientôt retrouver ton maître.» De nouvelles caresses affectueuses sur son poil avant qu'il n'agite sa queue et qu'il pousse son premier lourd aboiement à mes propos. L'après-midi démarre à peine que le Saint Bernard s'impatiente déjà de regagner sa demeure pour y retrouver son confort et les personnes qui l'ont vu grandir. Plus qu'un simple animal posé sur quatre pattes, Lito est comme un enfant qui ne jure que par ses parents. «On va y aller. Je sais que tu es impatient de rentrer.» Un coup d'oeil bref sur le sac ou sont enfoncés ses affaires, la laisse au cou et nous voilà repartis après une brêve halte à l'appartement pour manger un morceau et s'hydrater. Pas de course sur le chemin retour, juste profiter des rayons du soleil et de quelques rafales de vent légères qui nous emportes jusqu'à bon port au bout de plusieurs longues minutes.

Le moment le plus chaotique de ma vie ou je ne m'adresse non plus au chien mais à des humains sur deux pattes, avec une conscience et une capacité de jugement qui me dépasse. Je ne me préoccupe que peu des quelques hommes dans les parages, regard baissé sur le sol, camouflé par la visière de la casquette, je me précipite, Lito fermement tenu en laisse jusqu'à la porte d'entrée de la demeure Smith ou je ne suis, non pas accueillie par Micah , mais par une petite demoiselle d'un petit mètre soixante à peine qui se présente aussi rapidement que nos yeux se croisent. Alicia. Elle tends la main et s'attend certainement à un retour de ma part. Entre le sac de Lito que je peine à garder sur l'épaule et la laisse de l'animal de l'autre main, difficile de se présenter. «C'est ça ouais.. Noa.» Je pince les lèvres, les deux commissures étirées en un petit sourire maladroit et cette foutue main qui finit par joindre la sienne. Une manière de ne pas paraître encore plus bizarre que je peux l'être d'habitude. Lito se précipite de sauter sur cette fille qu'il doit connaître bien plus que je ne la connais. Je détourne les yeux en sa direction, conserve ce foutu sourire niais et daigne ouvrir la bouche pour parler et éviter le malaise d'un blanc dans une discussion à peine entamée. «Il risque d'être fatigué ce soir.. Je l'ai pas mal dépensé.»  Un premier footing qui aura duré une bonne partie de la matinée, quelques minutes à chahuter avec lui et petit concierto d'aboiements pour le plaisir des voisins qui viendraient certainement taper à la porte pour demander au chien, parti depuis, de se taire pour les laisser se reposer et retrouver leur quiétude. «Il est adorable.» Un point important à souligner. Avec lui, pas besoin de Manuela. Son innocence et son attention suffit pour canaliser la bête noire en moi. Il n'est pas ici pour faire le mal autour de lui, mais le bien, et il s'applique à le faire que ça soit en restant allongé ou assis à mes côtés ou à tenter de laver ma face avec sa lotion de bave particulière que je peine à apprécier malgré les nombreuses cohabitations journalières entre lui et moi.

 

( Pando )
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