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Soledad Z.Ortiz
Soledad Z.Ortiz
Je viens tout juste d'avoir : 25 Mon quartier, c'est : Gracia y Poble nou.
Et pour essayer de gagner ma vie, je fais : Fleuriste au LadyFlor.
Messages : 945
Date d'inscription : 04/03/2022
https://hola-barcelona.forumactif.com/t275-sol-o-it-s-a-person-t


(In a gentle way, you can shake the world)
Black-out. L'obscurité dans la lumière, la nuit en plein jour, les étoiles dans la tête, le soleil sur le visage. Paradoxe entre songe et réalité puis ce rappel de l'existence du jour. Une main, tendre et affectueuse, déposée chaleureusement sur la tienne, glacée. Une présence qui secoue ton corps d'un premier spasme. Un sursaut qui te grimpe jusqu'au cœur, qui agite tes sens et les met aussitôt en éveil, les seuls qui te reste. Tout va bien. Tu n'en doutes pas un instant. La voix mielleuse de cette jeune fille t'apaises, et te rappelle parfois l'innocence et la pureté de cette sœur que tu n'as plus revue depuis plusieurs mois. Comme elle te manque. Les paupières closent, tu attends d'elle qu'elle ôte cette coque rigide pour procéder aux soins infirmiers dont elle est habilitée à t'offrir. Une façon pour toi d'apercevoir un bout de jour, de ce soleil chaud espagnol et ses rayons qui traversent la pièce par delà la fenêtre. Immobile, en bonne statue de cire, tu te plies au protocole et aux différentes étapes de désinfection des marques et hématomes en guise de poches sous tes deux yeux clairs. Elle sourit. Te Complimente. Elle, cette petite poupée blonde comme les blés, douce et bienveillante. Dans ta maladresse, tu tentes d'esquisser un sourire, léger, aussi fugace qu'une brise printanière qui te chatouillerait le bout du nez. Vous n'êtes pas du même monde. Tu apprends à vivre avec la fatalité au fil des jours, elle,  l'a côtoie tout les jours. Mieux que quiconque tu le sais, tu n'as aucune conversation. Et la encore, après ses soins, tu la laisses filer sans tenter de t'y accrocher comme une sangsue, histoire d'avoir un peu de compagnie, celle qui te manque terriblement dans ta vie depuis ton départ de Londres, depuis que tu as posé pieds et bagages sur le sol de ce parquet brillant à Barcelone. Tu es seule et pourtant, ce n'est pas ta fatalité. Celle de te réveiller un beau jour dans le brouillard total l'est d'avantage. Il y a cette beauté du rêve et du sommeil, réparateur la plupart du temps qui t'aides à combattre la nuit et les ténèbres avant le lever du soleil. Et ce moment d'éveil, ou ton corps redescend de son nuage, atterri sur la terre ferme et redoute d'ordonner à tes deux yeux de s'ouvrir. Peur que le rêve ne devient cauchemars, que ton plafond blanc ait prit une teinte plus noirâtre, que le monde tout autour de toi n'est plus. Les ténèbres comme seul royaume, qui de gré ou de force, finiront par t'élire reine. Reine noire. Reine sombre. Reine perdue dans l'obscurité. Fatalité d'un mal qui pourtant te ronges depuis tes premiers cris d'enfant.

Elle disparait ta belle infirmière, toujours avec de précieux conseils à te glisser à l'oreille. Elle se veut rassurante, tu ne l'es pas, rassurée. Tu remplaces la coque rigide par une paire de lunettes de soleil. La panoplie de l'aveugle par excellence. Tu ne l'es pourtant pas encore, seule ta vision périphérique l'est. La solitude revient te peser quand elle claque la porte derrière son passage. Le silence devient lourd, insupportable. Etrange pour quelqu'un qui pourtant déteste les bains de foule. Le jour t'attires malgré lui, les accents étrangers et les locaux t'interpelles. L'envie prend le dessus sur l'angoisse, quand du haut de ta tour , tu observes, yeux plissés, le monde sous tes pieds. Sortir serait risqué, pour toi, pour les autres. Le danger rôde à l'extérieur et tu es déconseillé de sortie sans accompagnateur qualifié pour te tenir un bras ou une main. Tu n'es pas aveugle. Pas encore. Tes deux jambes, elles, sont capables de te guider partout ou tu le souhaites. Alors, à quoi bon rester enfermée à l'intérieur quand le monde extérieur peut t'offrir plus beau encore qu'une vision de rêve qui te plaît et te fascine dans ton subconscient? Il ne te faut que quelques minutes pour enfiler une veste, attraper un sac à main dont la bretelle finirait autour de ton épaule et te mettre en route.

La peur demeure. Dehors, l'air est frais, l'Hiver est encore la à Barcelone. Il n'empêche pourtant pas à sa population de se mouvoir et de profiter du soleil et de sa chaleur timide, et de ce ciel d'un bleu ravissant. Différent du climat Londonien, tu apprécies les balades espagnoles, et tu t'es juré qu'avant la cécité, tu visiterais le maximum de choses dans cette fantastique ville. Il y a tant à voir, tant à découvrir. Lentement tu inspires l'air frais. Agréablement, il pénètre à l'intérieur de tes deux narines, nourri tes poumons et les rempli d'un oxygène plus ou moins pur. Rapidement expiré, tu attends le relâchement de ta cage thoracique pour entamer un premier pas, puis un second, avant le début d'une marche timide qui t'engouffre dans le quartier ou tu vis depuis plusieurs mois. Ton regard se focalise sur le centre, tu ne cherches pas à voir les "contours" et ce qui peut se passer la ou tu n'as aucune visibilité. Source d'angoisse, tu regardes à l'horizon, femmes et enfants, hommes et femmes amoureux, mains dans la mains, guillerets, sourires aux lèvres.  Le monde est beau, tu oses l'espérer. Garder foi en l'humanité est une chose que tu t'entêtes de conserver précieusement en toi, malgré la méfiance envers certains. Tu es méfiante, c'est une réalité et tu le seras certainement d'avantage quand tes deux yeux n'y verront plus rien et que le seul sens auquel tu devras te fier resteras l'ouïe. Méfiance est mère de sûreté. Grâce à elle, tu sais que tu t'en sortiras dans la vie, ou du moins, tu essayeras.

Pourtant parfois, les apparences sont trompeuses et même le plus innocent et banal des individus que tes yeux ont pût vaguement apercevoir à l'horizon, peut devenir rapidement l'homme le plus malsain et pervers sur terre. Il arrive à ta hauteur, file sur ta périphérie gauche, te bouscule non sans violence. Une grimace étire les traits de ton visage, les yeux plissés de derrière tes lunettes, tu tentes un début d'excuse dans la langue du pays, rapidement interrompu par cette bretelle arrachée de ton épaule, le sac qui glisse un peu trop vite, un peu trop fort et qui disparaît dans les mains du malotru qui, lui , commence à fuir à toute enjambée. L'homme s'efface comme un mirage de ta tête et ton regard, tu ne te souviens déjà plus de son visage, ni même ce à quoi il ressemble. Tu ne t'es pas attardé sur lui, il n'était qu'un de plus de passage. Tu aurais du pourtant, jolie Sophie. L'homme court au loin, et la peur déjà présente en toi ,mais endormie jusqu'à présent, s'éveille elle aussi brutalement. Tétanisée, figée, les pieds enfoncés dans le bitume, tu paniques. Ta vision devient floue, centrale et périphérique, tu ne contrôle plus rien. Tes repères dans l'espace, tes deux mains qui cherchent la présence de quelqu'un à côté. La panique qui te rend aveugle. La panique qui t'arraches toute lucidité et contrôle de la situation. «H-help..» Tu murmures presque trop bas, la voix étranglée par des sanglots, la voix engloutie par l'angoisse. Autour de toi pourtant, le monde poursuit son temps, aucun ne semble être en mesure, ou surtout n'ait l'envie, de te venir en aide. Seule et désemparée, tu te sais capable d'apaiser tes craintes, mais encore faut-il que tu puisses remettre la main sur ton sac, propriétaire de ta vie Londonienne, de ton identité et de quelques photos souvenirs de famille que tu chérie de tout ton être en attendant de pouvoir serrer à nouveau ses membres dans tes bras.
 

( Pando )
Anonymous
Invité

(In a gentle way, you can shake the world)
Glace que tu compressas contre ton œil perçant, une couleur bleuâtre s'était formée sur ton visage durant la nuit. Encore une bagarre, alcool qui avait fait des ravages dans les connectiques de ton cerveau, idiot. Tu as encore perdu le contrôle de toi, tu as encore choisi la violence comme réponse. Tu ne sais plus la raison, comme si tu en avais besoin d’une. Au final, tu sais ce que tu es, tu sais ce que tu fais. Tu te bats chaque jour pour être une meilleure personne, pour abandonner la noirceur de ton âme. Mais personne ne change vrai ? c'est ce que ta maternelle disais, tu finira pire que ton père, tu es qu'un sale gosse. Bercé par la violence, tu n’as d’autre choix que de suivre cette obscure route. Comment peux-tu commencer quelques choses de nouveau avec tout cet hier à l’intérieur de toi ? Alvaro arrête de te battre pour rien, cela ne rime à rien. Tu ne fais que confirmer tous ses dires sur toi, reprends-toi sinon tu vas te noyer dans tes ténèbres. Abrutit, réfléchis à deux fois avant de taper un mec, tu es le reflet parfait du voyou. Alors que tu cherches vraiment à être quelqu’un de meilleur, tu n’es pas une mauvaise personne, t’es juste trop paumé et tu fais trop de conneries. Tu as assez lutté, tu as assez souffert, tu t’es assez dévoré le cœur. Il est temps que le jour se lève, tu en as assez à vivre dans la nuit. Cesse de retomber dans les ténèbres. Tu es assis au bord de toi et tu as peur du vide. Ne te fatigue pas à cacher qui tu es. La peur et les erreurs font partie du processus de vie. Tu ne vas pas guérir si tu retournes à ce qui t’a brisé. Ce que tu fais ?, c'est de jeter des espoirs en l’air et tu attends de voir ce qui se passe. Écrivez ou collez votre texte ici pour le faire vérifier en continu.


Tu jettes la poche de glace dans levier, cessant de te maudire pour une seconde. Tu es déjà assez en retard comme ça, tu enfonces une casquette sur le sommet de ton crane comme pour cacher ce bleu qui orne ton visage. Tu te mens à toi-même. La musique à fond dans tes oreilles, mains enfonce dans les poches, tu mets ta capuche pour te cacher des regards curieux. Tu es plus dans les mauvais quartiers maintenant, tu dois bien te faire voir. Tu retiens la porte de l’ascenseur à une vielle dame, dore ton karma tu as raison tu as déjà assez fait de dégât comme ça. « Holà » un signe de tête et tu fixes tes baskets, merde que cet ascenseur est long. Tu lui souhaites une bonne journée avant de t’enfuir dans les ruelles de Barcelone, en retard à ton taff tu n’as pas assez de temps pour faire du sociable. Tu arrives à bout de souffle devant la porte de cette demeure que tu ne pourras jamais acheter. Les riches n’ont jamais le temps, ils font garder leur gosse et même. Leur chien, tu préfères ça que de les savoir enfermer seul, à la recherche d’une main affectueuse. Sans eux tu n’aurais pas de taff, ou bien moins. Tu attrapes la laisse de Goku, un gros labrador noir, stéréotype de la famille. Tu le caresses à force de te voir, il te reconnait, heureux de pouvoir aller balader, de passer un bout de temps à humer les odeurs, à se défouler. Cette belle vie. « Bonne journée » la gouvernante te juge un peu, alors qu'elle est pas mieux placer que toi, ça te soule, elle voit bien ce que tu essayes de te cacher, un faux sourire et tu te casses, relançant ta playlist. Tu sais où tu vas l’amener, il adore cet endroit et toi ton seul but c’est de rendre heureux le canidé. Au moins ça t’évite à trop penser, ça t’occupe. Ce boulot ne te rapporte pas grand-chose, mais il te fait du bien. La valeur des choses n’est pas dans ce qu’elle coute, mais du sentiment qu’elles apportent.

Le froid de l’hiver vient te fouetter le visage, cela te fait du bien au final car le tambour des effluves de l’alcool de veille te tambourine dans le crâne, Goku marche d’un pas décidé, il sait que tu vas bientôt le lâcher, dans un endroit calme car il adore sauter sur les autres sans crier gré et le faire tomber. Aussi gras que gentil, il te lance des regards comme s’il attendait un ordre de ta part, que tu lui dises d’y aller et qu’il puisse tape son meilleur sprint pour courser un écureuil. Tes iris se posent à l’horizon, et tu vois une scène qui hérisse les poils de tes bras. Le destin te donne de nouvelles cartes, et tu sais ce que tu vas en faire, pour une fois sans doute quelque chose de bien. Tu écoutes cette petite voix en toi qui te dit d’agir. Il y a des moments dans la vie où on sait pertinemment ce qu’il faut agir. Alors c’est sans grande hésitation que tu lâches le molosse sur le voleur, toi tu n’as jamais permis ce genre de chose, jamais tu n'as braqué personne, jamais tu n'as volé personne de cette façon aussi lâche, jamais s'attaquer à des personnes plus faibles que toi. Alors ça te rebute, ce ne sont pas tes principes, ils ne sont pas nombreux mais tu y tiens, et puis tu devais bien jouer un peu au héros après avoir passé la soirée à faire le voyou. Le chien sans méchanceté saute sur le pauvre type qui par surprise perd son butin, remuant la queue en quête de caresse, avant qu’il ne lève la main sur lui, tu fais part de ta présence, tu plantes tes prunelles sombre dans les siennes, tu ramasses le sac avant lui, tu sais pourquoi il lui a volé c'est de la marque. Tu te retiens de lui foutre en pleine poire, trop de monde et tu n’oublies pas que tu dois bien agir jusqu’au bout, ne soit pas un bandit.  « Drôle de style pour un type comme toi. » Tu serres entre tes doigts la hanse du sac à tel point que ton sang n’y circule plus, les regards se posent sur vous. Tu as horreur de ça mais tu sais, c'est ce qu'il va te sauver, même si tu étais prêt à éclater ton poing contre son apophyse, lui faire manger ses dents. « Si j’étais toi, je me barrerais. » Ta voix se fait plus grave, tu l’intimides et tu fais peur à voir surtout avec ta dégaine, le bougre balbutie un mot d’excuse et s’en va en courant. Dommage tu aurais aimé le remettre à sa place, tu rappelles le labrador en sifflant, il revient à toi, langue sortie et joie dans le regard. Ton robin. Tu le caresses pour le récompenser avant de te diriger vers la petite brunette qui peine à avance. Pendant un instant, remarques encore plus sa vulnérabilité. Tu retires ta capuche par politesse et notamment pour la rassurer. Tu l’observes et remarque quelque chose de particulier chez elle. « On dirait que tu as perdu quelque chose. » tu lui tends son sac avec délicatesse, tu lui souris à la donzelle après ce qu’elle a vécu son palpitant doit être affolé. Goku vient alors demander une caresse a cette nouvelle rencontre, ça ne te ressemble pas de joueur au chevalier servant. Mais dans la vie, on fait des choses qui nous étonnent nous-même. Une rencontre c’est quelque chose de décisif, une porte qui s’ouvre vers un instant qui marque le temps et crée un avant et un après. Tout choix implique un changement. « Tout va bien ? » ça te va si bien d’être aussi chaleureux.

@M.Sophie Ward coeur2
 

( Pando )
Soledad Z.Ortiz
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(In a gentle way, you can shake the world)
Brûler ton âme au chalumeau pour te faire réaliser que dans ce monde, les gens ne sont pas tous les mêmes. Il y a de ceux qui aime tendre des mains affectueusement pour aider leur prochain, comme s'ils cherchaient à rendre pure leur âme,  pour, une fois à l'aube de leur tragique destinée, regagner les plus beaux des cieux et hériter de leurs jolies paire d'aîles blanches. Et il y a ceux qui n'ont que faire du Paradis. Peut-être parce qu'ils ont cessés de croire en ce monde éphémère, au delà de toute réalité. Ceux qui sont dôtés d'égoisme et d'hypocrisie, âmes rongées par les ténèbres et les enfers et qui, quelque part, ne recherche qu'à rejoindre leur maître dans les tréfonds abyssaux. Tu n'es pas sûr d'être en mesure de qualifier l'être abject qui vient de subtiliser ton sac, un simple paumé dans Barcelone ou mauvais garçon qui n'hésite pas une seconde à arracher le sac d'une pauvre aveugle en perdition. Peu importe qui il est, il a figé ton corps à même le sol sans que tu ne sois véritablement en mesure d'aligner quoi que ce soit. Une phrase, quelque chose de cohérent et de logique, quand certains auraient hurlé "au voleur" et que tu te contentes, toi de murmurer des broutilles de ton Anglais bien plus parfait que ton Espagnol ne le sera jamais. Tu ne t'attends pas forcément à ce que quelqu'un surgisse de l'ombre pour voler à ton secours, tu n'as pas le temps d'y songer. La perte de ton bien matériel n'est certainement pas non plus ce qui te fais le plus grimacer. Sac couteux ou bon marché, le contenu est bien plus important que l'esthétique ou le prix. A l'intérieur, ta vie entière. Ton identité. Marie Sophie Ward, Londonienne de vingt huit ans, astrophysicienne de profession et artiste dans l'âme. Marie Sophie Ward et son génome, sa carte de groupe sanguin et quelques comptes rendu médicaux sur ton actuelle pathologie que tu as maladroitement plié pour enfoncer à l'intérieur de ton sac dans l'espoir de les oublier et de les ressortir "uniquement en cas de besoin. A l'intérieur de ce sac, ta vie entière. Ce n'est pas qu'un simple vol mais presque un viol de ton intimité que tu cherches désespérement à préserver, protéger d'autrui. Tu n'es pas la meilleure des personnes, celles qui sourient naivement et qui montre une sociabilité à toute épreuves. Solitaire de base, tu n'accordes de l'importance qu'aux étoiles et, aux autres, quand tes merveilles disparaissent une fois l'aube pointée.  Milles questions en tête et à la fois désorientée, tu ne réalises que quelques minutes après cette infraction qu'un homme te rejoins pour te tendre l'objet subtilisé.

Derrière tes lunettes, ton regard cherche le sien, vainement. Tu paniques encore plus quand cette personne t'abordes, te parle chaleureusement. Un homme, jeune homme qui puis est. Une main froide et presque tremblante, tu saisis la sangle de ton bien pour le récupérer,te racle la gorge de l'autre main avant d'entre ouvrir la bouche pour lui répondre. «Merci.» Tu tente d'articuler avec ton accent aussi maladroit que le sont tes gestes.La sangle de retour sur ton épaule, tu gardes, plus précieusement que le bijou de la couronne, ton sac contre toi. Impossible pour toi d'imaginer que quelqu'un pourrait à nouveau te le voler. Tu ne prends pas vraiment le temps de vérifier l'intérieur, si tout y est, tu ne voudrais pas débaler entièrement ta vie sur le trottoir et encore moins devant un parfait inconnu. «Ca va.. J'ai étais prise, par surprise.» Et ça ne se reproduira pas, de cela tu t'y engages personnellement en tournant les yeux quelques secondes sur ton précédent horizon. T'as cette flippe intérieure qu'il puisse le voir, ce type. Ton handicap, de derrière tes lunettes, et les hématomes encore présents sur ton visage, ceux d'une opération foireuse dont tu te serais bien dispensée. Tu sais bien que les rumeurs vont bon train dans ce monde, et qu'un bleu peut vite se transformer en coups qu'un potentiel mari ou petit ami violent t'aurais infligé. Ce n'était pas le cas te concernant et tu t'abstiendrais d'en faire part au garçon à tes côtés même si aux premières paroles de sa part sur le sujet te feras le faire taire aussi vite qu'il n'a ouvert la bouche. «Je peux, peut-être t'offrir quelque chose pour te remercier? Un café ? Un verre ? » Thé, café, tequila ? Tu ne connais ni la préférence de cet inconnu, ni même ses gouts ou quoi que ce soit d'autre. Les êtres humains sont tous différents. Tu n'es pas une grande adepte de caféine quand dans ta ville natale tu as passé ton temps à siroter le thé comme une bonne dame de compagnie. Comment ne pas assimiler l'Angleterre à leur "Afternoon Tea" ou la plupart apprécie leur Earl Grey tout en dégustant de délicieux Scones? Ils ne valent pas tes délicieux muffins aux myrtilles soit mais le plaisir reste le même.  «Tu connais un endroit sympa dans le coin?» Simple question. Tu n'es à Barcelone que depuis peu et tu ne connais pas encore l'endroit comme ta poche, il y a tant encore à découvrir. Une vie entière ne suffirait pas pour y déceler tous ses mystères et ses secrets. Et puis, rien de mieux que d'être guidée jusqu'à un endroit qu'il apprécie pour ne pas se rater et être sûre qu'il apprécie un minimum ses remerciements.

 

( Pando )
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