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Anonymous
Invité

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Tea Time

Le soleil se levait à peine, qu'Anastasia se trouvait déjà dans le salon, les jumeaux assis sur le tapis, les camions miniatures les entourant pour laisser place à leur imagination fertile. Levés trop tôt, comme bien souvent, les week-ends écourtés depuis que la vie de la jeune maman était rythmés par les besoins de ses enfants. Toujours dans sa chambre, Lily dormait encore - rien d'étonnant pour une adolescente. Elle suivait plutôt la course de la lune, prétextant ne pas être sur l'écran de sa tablette jusqu'au milieu de la nuit - l'éteignant pour la cacher sous la couette chaque fois qu'Anastasia ouvrait la porte en pensant avoir entendu du bruit. Elle n'était pas dupe, mais en réalité, applaudissait les efforts de sa fille pour faire semblant. Un samedi soir, elle décida qu'il n'était pas de son rôle de venir la prendre en flagrant délit, lui laissant ce semblant de liberté, pour mieux l'attraper une prochaine fois.
Ezeckiel était parti, s'enfermant dans le studio d'enregistrement lorsqu'il n'était pas appelé à donner des cours. Elle connaissait à présent ses habitudes en tant que musicien - lorsqu'il était en train de créer il pouvait oublier de dormir, s'enfermant dans le studio ou dans sa salle de musique durant des heures. Elle s'assurait de lui faire livrer des plats ou de lui en préparer. Prenant soin de son mari du mieux qu'elle pouvait - ses années à materner lui avaient laissé le temps de se recentrer, de prendre le goût à la cuisine et à la pâtisserie (surtout). Alors, quand elle avait une journée ainsi offerte avec ses enfants, elle n'hésitait jamais à leur mettre un tablier et à les faire travailler à leur tour. Après tout il était nécessaire qu'ils aient goût aux bonnes choses de l'existence.

Petit déjeuner englouti, après une heure devant la télévision à regarder des dessins animés en Espagnole - histoire qu'ils parlent avec un meilleur accent que le siens - elle finit par éteindre l'écran, une nouvelle sur les lèvres qu'elle avait hâte de partager avec les jumeaux : Tata Farah va arriver. Alors qui vient lui faire un gâteau avec moi ? Demanda-t-elle avec un sourire ravi sur le visage, les deux bambins se levant pour l'accompagner dans la cuisine ouverte. Ils avaient la chance de vivre dans un quartier résidentiel, dans le centre, dans une maison assez grande pour que chacun ait sa chambre, une salle de musique mais également un immense espace partagé : cuisine ouverte, salon, salle à manger. Une folie qu'Ezeckiel ne regrettait pas - mais pour Anastasia qui avait passé des années à compter chaque centime, c'était une vie à laquelle elle avait parfois du mal à s'y faire.

Une heure, la gueule enfarinée, le gâteau parti dans le four tandis que les deux gamins mettaient leur main dans le plat à pâte et se lécher les doigts. Vous en avez jusque par dessus les oreilles... Remarqua-t-elle, riant de voir leur grimace ravie avant de lever les yeux au ciel et les laissant terminer jusqu'à prendre le plat pour le mettre dans l'évier et de leur lancer d'aller dans la salle de bain. Ils ne perdirent pas de temps à partir en courant pour l'éviter, laissant des traces de chocolat sur certains murs - mais elle avait prévu le coup et leur courut après pour les rattraper prestement et leur tenant la main pour les mener jusque dans la salle de bain. Avoir des jumeaux n'étaient pas de tout repos, mais à présent ils étaient assez grand pour parler, se dévêtir et s'habiller - bien que leur choix était parfois discutable, elle ne les privait pas de décider de leur tenu. Moins encore le dimanche. Sous la douche, débarbouillés rapidement, elle les laissa se changer pour sortir le gâteau du four.

C'est alors qu'elle entendit quelqu'un gratter à la porte de la chambre de Lily. En passant, elle l'ouvrit pour laisser passer Fajitas , le jeune labrador de six mois qu'ils avaient adopté parce que Ezeckiel ne résistait jamais à une petite bête et parce que Anastasia avait perdu son chien loup, Shadow, il y a trois ans de cela. Vivre avec un chien était un bonheur - surtout quand il s'évertuait à faire autant de bêtises que les enfants. Il courut rapidement jusque devant la baie vitrée qui faisait office de porte d'entrée aussi la majorité du temps, grattant pour aller dehors. Les garçons vous êtes prêts ? demanda-t-elle en Anglais, entendant les deux gamins qui riaient à s'en décrocher la machoire. Elle ne voulait pas savoir, définitivement. Elle ouvrit plutôt la baie vitrée, avisant la voiture qui passait le portail pour se garer devant la villa. Farah était arrivée : Votre cousine est là ! Cria-t-elle encore, sans se soucier de réveiller Lily cette fois.
La porte de sa fille claqua, preuve que si elle était réveillée elle ne désirait pas encore se lever.
Milo et Miles sortirent alors de leur chambre, habillés de couleurs dépareillées mais le sourire aux lèvres et partir dans le jardin pour accueillir les arrivantes comme il se devait.

ANAPHORE
Farah M.Benavente
Farah M.Benavente
Je viens tout juste d'avoir : 33 Mon quartier, c'est : Gracia y poble nou.
Et pour essayer de gagner ma vie, je fais : anciennement tireur d'élite pour El Grupo Especial de Operaciones (GEO). La mise en danger régulière et principalement l'arrivée de Paz m'a poussée à changer de voie et à me reconvertir simple officier pour l'Unidad de Droga y Crimen Organizado (UDYCO)
Messages : 420
Date d'inscription : 13/02/2022
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(tea time à l'espagnole.)
Un silence accablant. Un regard jeté par dessus un rétroviseur pour capter une attention particulière, pour s'assurer que l'être aimé se porte bien. Elle va bien. Tout va bien. Paz est sagement installée à l'arrière, sur son rehausseur, les deux mains jointes sur ses deux genoux, le regard perdu sur la ville qui défile à la vitesse du véhicule dans lequel elle se trouve. Paz est silencieuse, sage. Trop silencieuse même pour une petite fille qui va bientôt retrouver ses deux cousins et sa grande cousine. Ce silence devient pesant et l'inquiétude commence à germer dans l'esprit de Farah. Cela fait quelques jours maintenant que Thiago a réapparu dans leurs vies, sans que Farah ne le souhaite réellement. Elle avait apprit à vivre sans sa présence, et Paz d'avantage. Paz, petite fille au cœur d'or, l'innocence pure, à peine âgée de cinq ans qui tombe nez à nez avec cet homme, qui lui attrape la main pour retrouver sa mère perdue, qui ignore qu'elle touche en réalité l'homme qui s'avère être son père biologique. Comment lui dire ? Comment lui expliquer ? Et maintenant, que va t-il se passer? MA! Le cri soudain de la petite fille interpelle la mère de famille qui à tout juste le temps de freiner pour laisser passer un piéton engagé. Une secousse, un arrêt brusque et la ceinture de sécurité qui les maintient fermement toutes les deux à leur siège pour éviter le pire. «¿Todo bien, mi amor ?!» A l'intérieur de sa poitrine, le petit cœur de Paz, encore prit par la surprise bat la chamade, mais ses mouvements de tête rassure la mère de famille sur son état. Elle va bien. Elles vont bien, et le piéton a pût finir de traverser en évitant le pire. Les deux mains sur le volant, Farah peine à se remettre en route, elle n'est pas seule pourtant et une file de voitures commence à se former derrière elle, certaines s'impatientent et klaxonnent pour signaler leur mécontentement. Il faut avancer, reprendre la route et vite arriver à destination. Comment a t-elle pût se montrer si imprudente? Thiago. Son retour soudain dans sa vie est la cause de tous ses maux, la peur la prend aux tripes, elle n'a osé en parler à personne, pas un membre de sa famille n'est au courant que l'homme qui l'a abandonnée des années plus tôt alors qu'elle portait la petite Paz au sein même de son ventre est de retour en ville. Il était préférable que ni Ezeckiel, ni Yassine ne le soit au courant. Les représailles seraient terribles, et les conséquences de ses représailles terrifiantes. Paz serait certainement mêlée, et le choc de découvrir que cet homme est son véritable père pourrait l'anéantir, totalement. Alors, secrètement, Farah s'était mise à réfléchir,à milles et une solutions sur l'avenir et sur la façon dont Thiago chercherait à interférer dans sa vie, dans celle de Paz. La peur prenait bien souvent le dessus, elle qui s'était battue durant des années pour être forte, valeureuse et courageuse. Farah l'était. Elle n'avait pas peur de grand chose, et ce depuis qu'elle avait tenu entre ses deux mains son premier fusil d'assaut. Aujourd'hui, elle avait une véritable raison de se battre. Paz. Son monde tout entier tournait autour de cette petite fille de cinq ans, son seul et unique amour, le véritable. L'amour d'une mère pour sa fille. Petite fille qu'elle a préservée jusqu'à maintenant, et qui aujourd'hui, verrait son monde basculer par le retour d'un père qui a était absent tout au long de sa vie.

Paz, ignorante mais qui esquisse un sourire, l'élargit par la seule vision de cette maison qu'elle ne connaissait que trop bien. La maison Benavente, celle de la famille qu'avait formé l'aîné. Celle ou se trouvait sa tendre femme et ses enfants. A peine stationné à l'entrée que la petite fille retirait d'elle même sa ceinture. L'enfant calme durant le trajet s'impatientait de retrouver ses cousins pour jouer des heures entières avec eux. Il fallait qu'elle soit patiente, du moins, le temps que sa propre mère sorte du véhicule pour lui ouvrir la portière. Elles furent toutes deux accueillies par les jumeaux, Milo et Miles.«Comme vous êtes beaux tout les deux!» s'exclama la mère de famille en venant offrir une étreinte aux deux garçons suivi d'un baiser sur leurs deux frimousses. Voir ses neveux étaient toujours un pur moment de bonheur, autant mère poule que tata gâteuse, elle n'arrivait pas à se passer d'une semaine sans les voir. Les Benavante ont toujours été très famille, et d'avantage depuis la tragique disparition de la deuxième sœur, Catalyna. Ezeckiel était le seul frère qui lui restait et le voir heureux, aux côtés d'une femme aimante et d'une petite tribu en pleine forme lui réchauffait le cœur. «Paz, n'oublies pas de dire bonjour à ta tante por favor.» La politesse était une des règles principales au sein du foyer de Farah, alors elle savait sa fille d'humeur joueuse, à vouloir profiter de la présence des deux enfants auprès d'elle, mais les salutations étaient, aux yeux de Farah, primordiales avant les jeux. Obéissante, Paz de son petit mètre cinq s'était avancée vers sa tante, une tête relevée et des lèvres tendues pour lui offrir un baiser sur la joue en guise de bonjour, suivit de Farah qui, à son tour, vint saluer la mère des jumeaux. «Contente de te voir.» Son regard se porte bien rapidement sur les jumeaux, son sourire n'ayant pas quitté une seule seconde ses lèvres. Elle avait l'impression que les deux monstres avaient encore grandit. «C'est fou comme ils grandissent vite..» La troisième génération Benavente. Elle grandit fièrement, sereinement, du moins quelques uns d'entre eux. Débarrassée de son manteau et écharpe, Paz commence à disparaître avec ses deux cousins, laissant un temps de répit à Farah pour retirer de son côté sa veste et déposer son sac. Elle remarque bien vite également que son frère et sa nièce n'est pas dans les parages. «Eze'et Lily ne sont pas la?» Elle demande, se doutant d'avance de la réponse, du moins pour l'un des deux. Elle savait son frère très occupé ses derniers temps, et au vu du jour et de l'heure, elle se doutait bien qu'il ne serait pas présent pour boire le thé avec ses dames et femmes de sa vie. Attendant sagement d'être invitée à prendre place, elle finira par jeter un œil à sa belle sœur, radieuse malgré les trois enfants à sa charge dont deux petites terreurs du même âge. Ana n'avait pas eu la vie facile elle aussi, mais Farah avait de suite apprécié le caractère et la façon d'être de l'anglaise, tout comme elle avait accepté la présence de Lily dans la vie des Benavente, une petite fille qui n'était pas issue de Ezeckiel mais née d'une précédente union. «Comment tu te portes?» demande t-elle finalement, soucieuse du bien être de celle qui se trouve face à elle. Une manière d'aborder un début de conversation et qui sait, commencer à se laisser aller dans des confidences pendant que les enfants sont occupés à jouer. Ana n'était pas qu'une simple belle soeur au yeux de Farah. Elle avait l'impression de retrouver sa Catalyna quand elle en avait besoin. Une confidente, quelqu'un avec qui elle aimait parler des heures entières. Deux femmes aux points de vues peut-être différents mais avec moins d'impulsivité que Yassine ou Ezeckiel. Il y a des choses que seule une femme peut comprendre, des sentiments, des doutes, des peurs, et c'était bien pour ça aussi qu'elle avait accepté l'invitation de Ana chez elle. Elle en ressentait le besoin, Farah, de parler, d'avoir des conseils, juste un, le bon de préférence.  

( Pando )
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