FT. Daniela

Une journée de boulot, banale et sans trop de vagues, à résoudre quelques enquêtes en se demandant si on est sur la bonne piste, voilà le boulot de commissaire, rien de plus, rien de moins. Diego pourtant pense à autre chose, sa tête est ailleurs, sa tête, est au remord. Hier encore, le ton est monté avec Daniel et les reproches aussi. C’est souvent, bien trop souvent qu’il ne la traite pas à sa juste valeur, elle est douce, gentille, elle ne mérite pas d’avoir un fiancé si dur avec elle. Cela n’a pas toujours été comme ça, tout simplement parce qu’au début Diego avait fait un transfert sur elle, un transfert de Nina, son premier amour et celle qu’il considérait comme la femme de sa vie. Il faut dire qu’entre elles deux, la ressemblance était frappante mais elle n’en a jamais rien su, sans doute que si il lui avait expliqué, les choses se seraient mieux passées. Au fil du temps pourtant, il avait compris qu’elle n’était pas Nina, que personne ne pouvait remplacer Nina. Juste le temps pouvait lui donner un peu moins de peine. Bien qu’il n’ait plus de réel sentiment pour Daniela, il n’avait jamais voulu la rendre triste, malheureuse, et dans son bureau pourtant, il réalisa que c’était ce qu’il était entrain de faire. Ils ne se rendaient pas heureux. Il l’invita donc à la retrouver, ce soir là, au Ciutadella Park, un endroit pittoresque de Barcelona, un endroit calme où ils pourraient être un peu à l’écart. Lors de sa pause déjeuner, il alla chercher de quoi préparer un bon apéritif, du pain, de la bonne charcuterie, une bonne bouteille de champagne. Il essayait de faire au mieux, de se rattraper même si une coupe de champagne, ne changerait pas véritablement les choses. Après son service, il passait également chez le fleuriste pour lui choisir un beau bouquet, de rose, pas rouge, c’était trop synonyme d’amour, synonyme de quelque chose qu’ils n’étaient pas, mais c’était tout de même des belles roses roses et blanches avec de la verdure dans un magnifique bouquet. Il passa ensuite chez lui, peut être que Daniela était déjà sur le chemin, il n’était pas en avance. Il prit une rapide douche et passa des beaux vêtements, toujours classe, sans être trop classique. Mettant le contenu de ses courses dans un panier et le bouquet sur le siège avant il arrivait au lieu du rendez-vous en étant en retard de quelques minutes. Elle était là, sur un banc à l’attendre, un sourire s’afficha sur son visage et il lui tendit d’abord le bouquet : « Je tenais à m’excuser...De t’avoir mal parlé hier ». En réalité il n’y avait pas qu’hier qu’il ne lui avait pas bien parlé mais c’était déjà un effort, rare était les fois où il s’excusait vraiment.   

FT. Daniela

Ce n’était pas si simple d’être à la place de Diego, il n’avait jamais révélé à Daniela le pourquoi du comment, pourquoi il était si détestable parfois, pourquoi il s’en prenait à elle, pourquoi il était énervé, pourquoi il faisait comme si il la détestait, ce n’était pas si simple. Longtemps il l’avait aimé mais pour des mauvaises raisons, il avait cru avoir retrouvé Nina car c’était le même genre de femme, belles femmes, blondes, peut être que même que leurs mensurations étaient identiques, elles se ressemblaient vraiment beaucoup. Dans la rue on aurait pu facilement les prendre pour des sœurs, il avait aimé retrouver quelqu’un qu’il pensait avoir perdu pour toujours mais ce n’était pas sa Nina. C’était une autre femme, peut être qu’elle avait toutes les qualités du monde mais ce n’était pas elle et pour cela, il ne pouvait s’empêcher d’être en colère. Tout cela il ne lui avait jamais dit. Daniela n’avait pas été choisi totalement au hasard mais sans doute parce qu’elle correspondait beaucoup à Nina. Sans doute qu’un jour il lui dirait la vérité, s’il avait assez de courage pour le faire, parler de Nina était un sujet si délicat. « Personne n’aime se disputer, une fois de plus nous avons haussé le ton pour des raisons puériles, désolé. ». Des disputes il y en avait toujours et il ne savait souvent même pas comment ça avait commencé, il ne se rappelait souvent pas la raison mais sa finissait souvent par le fait qu’ils avaient été placés là par leurs parents et qu’ils voulaient arrêter ça, parfois il y avait des attaques plus personnelles cela dépendait. Elle semblait heureuse, lui disant qu’il n’avait pas oublié quoi ? Un rapide coup d’œil sur sa montre lui indiqua qu’en effet ils s’étaient rencontrés pour la première fois il y a trois ans. C’est vrai, il y avait pensé il y a quelques jours mais ce n’était pas ça le plus important pour lui aujourd’hui « C’est vrai qu’on s’est rencontré il y a trois ans de cela mais c’était plutôt pour revenir sur mon attitude et m’excuser que je t’ai fait venir ici. Et pour qu’on essaie de passer une bonne soirée, un bon moment ». Il faudrait peut-être lui parler et qu’elle puisse enfin comprendre ce qui se passait, cela ne devait pas être facile pour Daniela. Elle lui demanda comment c’était passé sa journée, elle avait toujours été attentionnée et gentille contrairement à lui qui parfois pouvait rentrer sans dire un mot : « En ce moment il y a une série de vol sur Barcelone, on se demande si ils sont liés ou non, je suis resté au bureau comme souvent, c’est ça quand on dans les chefs ». Il se mit à rire nerveusement, bien loin était le temps des enquêtes de terrain. « Et toi, tu as réussi à dessiner ? Tu es sur un nouveau livre ? ». Lui demanda-t-il, essayant de s’intéresser à son tour à la journée de Daniela.   

FT. Daniela

Les rapports entre les deux fiancés étaient compliqué, tout simplement parce que Daniela n’avait jamais vraiment su la vérité, elle n’avait pas su qu’elle ressemblait beaucoup à l’ancienne petite amie de Diego qui était décédé dans un accident alors qu’il conduisait, elle n’avait pas su que c’était sans doute pour cette raison qu’elle avait été choisi pour rentrer dans sa vie. Quand ses parents auraient pu choisir n’importe quel femme au monde ils avaient choisit la blonde Daniela car ils avaient connus la blonde Nina. Si seulement Diego avait le courage de lui parler de cela, pourquoi cela semblait si simple de parler de ces choses avec une fleuriste mais pas avec la femme qui partageait sa vie ? Parce qu’a part partageait un appartement il fallait bien le dire il n’avait pas grand-chose en commun avec elle, cependant il voulait essayer d’être plus sympathique, moins infecte car il savait qu’il était en tord, Daniela n’était pas responsable de cette situation. Elle paraissait d’ailleurs contente de la surprise qu’il lui avait réservé. Elle se disait étouffante, sans doute qu’elle voulait bien faire la plupart du temps mais c’est vrai que c’était parfois lourd pour lui qui ne supportait qu’a moitié ces fiançailles arrangés. « Je sais que tu ne veux pas m’étouffer mais c’est vrai que parfois je le perçois comme ça, je devrais cependant être plus patient. Comme tu travailles à la maison, je sais que tu n’a pas beaucoup d’interlocuteur dans ta journée mais moi c’est très différent, au travail je suis très sollicité, c’est vrai que j’aime bien me reposer quand je rentre... ». Il essayait de lui expliquer gentiment mais ce n’était pas ça le fond du problème et d’ailleurs Daniela avait mis assez rapidement le doigt dessus. Leur rencontre, leur relation, il lui demanda alors : « Pourquoi tu as accepté de te fiancer avec moi, il y a justement 3 ans, cette relation était inventé de toute pièce mais tu as quand même dit oui ? ». Ce n’était pas une attaque, lui aussi avait dit oui mais parce qu’il était complètement au fond du seau, déprimé au plus haut point. Il avait perdu la femme de sa vie alors qu’il soit seul ou avec une autre en vérité, il n’en avait un peu rien à faire. Il sourit à son baiser, il savait qu’elle avait besoin de tendresse alors il l’a pris dans ses bras, juste quelques secondes, c’était une échange plus amical qu’amoureuse mais c’était déjà un bon point pour Diego qui n’avait jamais été très tactile avec elle : « Oui ce ne sont que des voleurs mais j’espère qu’ils ne blesseront pas quelqu’un, ce serait le pire à craindre ». Après tout, voler est un délit mais tuer ou blesser est un crime. Elle arrachait ensuite nerveusement les pétales des fleurs, Diego se mit à rire avant de lui dire : « J’aurais du t’acheter un cactus car à ce rythme là tu n’auras plus de fleurs avant la fin de la soirée ! ». Il se mit à rire avant de s’intéresser à ce qu’elle lui disait, parler d’un nouveau livre mais impossible de dessiner, Diego avait du mal à comprendre pourquoi : « Il y a quelque chose qui te préoccupe ? Ou tu n’es juste pas inspiré ? ». Lui était plutôt mathématique et logique, tout l’inverse d’elle.