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Ven 27 Jan - 22:48
Pia & Nieves
Assisse à ton bureau tu attends avec impatience que ta journée se finisse alors que devant toi ton pauvre élève espère en vain attirer ton attention. Les fausses notes qui sortent de sa bouche mettent tes nerfs à rude épreuve alors que dans ta poche tu sens la brûlure de ton téléphone. Téléphone qui a vibré ce midi alors que tu t'étais résigné à ne jamais le voir sonner. Ta nuit a été bien courte pendue à ce fichu écran dans l'espoir de voir son nom apparaître. Redevenue adolescente l'espace de quelques heures tu as repoussé la fatigue animée d'une vitalité que tu pensais perdue à la mort de ton père. Depuis longtemps ton cœur a battu dans ta poitrine jusqu'à te rendre sourde alors que tu te laissais hanter par son image et par son odeur. Tu as mis de côté ta raison et ta colère pour te laisser porté jusqu'à ce que le sommeil vienne t'emporter à son tour. Tes songes furent aussi animés par vos souvenirs, des souvenirs charnels ou tu te sentais vivante comme jamais dans la chaleur de son corps.
Autant dire que le réveil fut compliqué et maussade face au néant de ton téléphone. Dépitée tu t'es levé en direction de ta salle de bain pour te rafraîchir avant de camoufler tes cernes sous une fine couche de maquillage. L'envie t'ayant déserté tout en laissant place à une colère non feinte de t'être fait avoir à nouveau tu as rejoins l'école. Clairement aujourd'hui tu n'as pas été d'humeur et nombreux furent les élèves qui se heurtèrent à ta répartie sanglante et à ton manque de patience. A midi tu as grignoté de vulgaire feuilles de salade vu que de toute façon rien ne te faisais envie jusqu'à ce que ton téléphone se mette à vibrer. Quieres bailar Nevy?.. -M Arrêt cardiaque alors que ta bouche s'ouvre en grand pour ne pas se refermer. Nouveau battement de cœur douloureux alors que la joie et la peur se mêle en toi. Oui, tu es heureuse d'avoir reçu ce message mais tu lui en veux tout autant de ce passé qui fait desormais partie de votre histoire. Es-tu une simple parenthèse pour cet homme que tu aimais bien plus que ta propre personne ? Sera-t-il à nouveau une ombre d'ici quelques semaines ? Mais surtout es-tu prête à prendre le risque une fois de plus quitte à ne jamais t'en remettre ?
« Professeur est ce que ça allait cette fois-ci ? » Brusque retour à la réalité alors que tu relève la tête d'un regard absent vers ton élève dont tu es incapable de te rappeler ce qu'il vient de faire. Un mince sourire se dessine sur tes lèvres alors que tu essaye de garder contenance tout en inventant une excuse bidon. Tu hoche doucement la tête « Tu peux amplement mieux faire, tes aigus étaient mal contrôlés. Ils seront à revoir pour le prochain cours. » Le pauvre élève balbutie des excuses avant que l'alarme annonçant la fin de ton cours sonne sur ton téléphone. Il ne t'en faut pas plus pour te lever, attraper ton sac et ton blouson avant de quitter la salle en direction de l'appartement de la seule personne capable de te comprendre en ce monde.
Un détour par le japonais du coin dont tu raffoles et te voilà devant l'interphone de ta sœur de cœur. De la fumée sort de ta bouche à chaque respiratoire alors qu'enfin tu entends cette voix qui te donne du baume au cœur. « Mi Cariña ! » Le son de l'ouverture de la porte ne tarde à se faire entendre et tu t'empresse d'entrer dans le bâtiment. Tes talons résonnent dans le couloir désert et te voilà devant la porte de ton amie alors que ta bouche n'a qu'une envie, tout débitée à ta douce Pia.
Mar 31 Jan - 15:54
(Me tiene diciéndole "Amor", tratándolo tierno. No me gustaba dormir con nadie.Ahora si no es con él a mi lao' no me duermo.) Un soupire et le téléphone est rangé. Tu passeras la journée entière à feuilleter minutieusement toutes les feuilles que Elvio t'as donné quand tu ne reçois pas tes artistes dans ton bureau pour de futures idées de collaborations ou de chansons et c'est en toute fin de journée que ton téléphone se met enfin à vibrer. Un regain d'espoir, un sourire qui se transforme en une minuscule déception lorsque l'expéditeur du message n'est autre que Nieves. Ton amie a besoin de toi et passer la soirée en sa compagnie peut t'aider à oublier certaines choses, te focaliser sur quelqu'un plutôt que sur ton passif et sur tes problèmes, voilà la solution. Tu t'empresses de rentrer, dépose tes affaires avant d'enfiler quelque chose de moins stricte. Dans le message de ton amie tu y as senti comme une petite détresse et tu es impatiente au fond de toi de savoir ce qui peut bien tourmenter la jolie brune pour qu'elle éprouve le besoin de te voir aussi vite. Les réponses à tes questions ne tarderaient pas à arriver, en même temps que Nieves sur le seuil de ta porte. Tu deverrouille rapidement l'accès à ton logement et t'empresse de lui offrir une chaleureuse étreinte. «Amor ! ¿qué pasa?» Tu l'invites à rentrer pour refermer la porte derrière elle et l'invite à regagner le séjour ou vous seriez toutes deux bien plus à l'aise pour parler. «Tu m'inquiètes Nev'. Il s'est passé quelque chose?» Ton regard interrogateur ne quitte pas celui de la belle brûne colombienne avec qui tu t'étais liée facilement d'amitié au vu de vos personnalités similaires et de vôtre passion dévorante pour la chanson. En plus d'être une sublime jeune femme, Nieves avait un magnifique timbre de voix, il n'était pas rare que tu la sollicitait de temps à autre pour aider tes prodiges dans leur apprentissage, quelques conseils avisés toujours bon à prendre de la part d'une professionnelle telle qu'elle. «C'est Cris.. Il continue de te draguer? » Cris faisait parti de ton agence, l'un de tes talents, un jeune de vingt trois ans que Nieves aidait parfois. Boule d'énergie et séducteur dans l'âme, la jolie Nieves semblait lui avoir tapé bien dans l'oeil. Ses remarques lourdes et répliques de drague chaotiques ont bien souvent eu pour résultat quelques réprimandes de ta part. Tu savais Nieves fougueuse et pleine de caractère, du genre à avoir du répondant, mais peut-être qu'aujourd'hui un ras le bol de sa part sur ce protégé un poil loudeau l'aurait amené à venir te voir pour en discuter un peu plus sérieusement. Au fond tu espérais sincèrement que ça ne soit pas le cas, toi qui t'entêtais de garder une bonne ambiance au sein du studio entre artistes, coachs et producteurs. |    ( Pando ) |
Mer 1 Mar - 16:49
Pia & Nieves
Un refuge voilà ce que représente l'appartement qui te fait front alors tu approches tes ongles manucurés de ta bouche pulpeuse. Tu n'es pas le genre de femme qui se ronge les ongles mais depuis ta rencontre avec ton doux démon tu peine à contenir tes émotions. Oui tu aimerais crier, te déchaîner une bonne fois pour toute mais tu en es incapable. Éducation stricte … Bonne éducation qui t'as permis d'en être là aujourd’hui … Éducation que tu espère transmettre à tes futurs enfants si un jour tu as cette chance. La porte s'ouvre enfin tout en te ramenant à la réalité face au petit courant d'air qui effleure tes joues encore rouges par le froid. Pia se tient devant toi la mine inquiète face à tes messages envoyées. Ton regard s'attarde sur le visage qui te fait face et qui allège ton cœur. Pia est une femme à la beauté discrète qui est enviée par un grand nombre de femme à la beauté fade. Souvent vu comme des rivales, elles se sont trouvées pour ne plus jamais se quitter. Coup de foudre amicale malgré leur tempérament différent. Pas de chichi superficiel juste des discussions de tout et de rien venant du cœur et sans filtre. Épaule et oreille sans faille tu sais que Pia sera toujours là pour toi douce Nieves. Et réciproquement. Tu montres les dents dès qu'on parle de ta meilleure amie même si celle-ci n'a clairement pas besoin de ton aide pour se défendre.
Face aux bras ouverts de ton amie, tu t'y engouffre alors que son parfum aux notes fraîches te permet de te sentir en sécurité. Tu pénètre ensuite dans la chaleur de son appartement à la décoration sobre mais efficace comme tu aime si bien le dire. Femme de goût sur tous les plans tu partages ce point commun avec ton amie. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres alors que tu hoches doucement la tête face aux remarques de ton amie. Tu culpabilise de l'avoir autant inquiété alors que tu ne sais pas toi même si la rencontre avec Malone est une bonne ou une mauvaise chose. Un léger rire t’échappe alors que Pia prononce le nom de Cris. Si seulement les tentatives de drague du beau brun étaient responsable du tumulte de tes émotions. « Si seulement … Bien qu'il soit un tantinet lourd, j'apprécie Cris … » Alors oui il t'arrive de te sentir fatigué face aux assauts du jeune homme mais au fond de toi tu es flattée par l'attention de celui-ci. Malgré tout il te permet de te sentir belle et désirée, douce Nieves qui cache son manque de confiance derrière des airs de personne inaccessible. Certes tu sais très bien que tu es loin d'être désagréable physiquement parlant … mais s'il t'a abandonné ce n'est pas pour rien.
« Ne fais pas cette tête Mi Cariña, rien de grave. Enfin si je meurs de faim et c'est un sacrilège de ne pas toucher ces sushis ! » En disant cela tu soulève ton sac devant le regard de Pia alors que ton estomac commence à grogner. Pour une fois que tu as faim depuis ta rencontre avec ton diable ! Comme si tu étais chez toi, tu te dirige vers le canapé pour y poser tes fesses. A peine le sac sur la table que tu commence à le vider en prenant bien soin d'éviter le regard perçant de ton amie, de peur d'avoir l’appétit coupé. Voyant que Pia ne décroche toujours aucun mot tu relève la tête en soupirant. « Il est revenu … mon passé est en train de me rattraper alors que je suis à plus de 8 000 km de la Colombie ! »
Mar 21 Mar - 23:40
(Me tiene diciéndole "Amor", tratándolo tierno. No me gustaba dormir con nadie.Ahora si no es con él a mi lao' no me duermo.) Dans l'incompréhension la plus totale, tu t'installes pourtant à ses côtés, sans la quitter une seule seconde des yeux. Elle, te fuis. Il y a clairement un espèce de malaise quand cela fait plusieurs secondes qu'aucune d'entre vous n'a ouvert la bouche pour prononcer un mot quelconque. Et tu ignores quoi lui dire réellement pour la mettre en confiance. Dans l'espoir qu'elle fasse le premier pas et ne se révèle à toi, tu t'apprêtes à piocher une de ses bouchées asiatique quand le couperet tombe enfin. Des révélations qui t'immobilise comme une partie "d'un, deux, trois soleil" ou le but est de ne pas se faire prendre à bouger un seul muscle du corps. Immobile les premières secondes, tu te remet, position initiale sur le canapé en réalisant ce que ton amie venait tout juste de te dire. Des mots qui ne te sont pas anodins quand le fantôme de ton propre passé a ressurgit lui aussi dans ta vie.«Je-.. je crois qu'on a besoin de vin.» Lentement, tu te redresses, machinalement tes pieds s'activent jusqu'en cuisine, à l'abri du regard de Nieves pour te cramponner au plan de travail. Ses révélations n'ont fait que réveiller tes récents souvenirs de vos retrouvailles avec Yassine, celles que tu t'es abstenue de révéler à quiconque, même aux plus curieux qui souhaitaient en savoir plus sur ta vie sentimentale. Nieves faisait clairement partie de ton cercle d'amis proche, très proche, mais même à elle tu t'étais refusé de tout lui révéler, de peur de ce qu'elle pouvait te dire, de peur qu'elle t'incite à ne plus revoir l'homme qui pourtant, encore à l'heure actuelle, te faisais fondre sur place comme neige au soleil. Allez Pia. On se remue. Intérieurement, le combat qui reprend entre tes faiblesses et la femme forte, bien qu'au bout de quelques secondes, c'est une Pia aux fausses allures de femme affirmée qui revient auprès de son amie, bouteille de vin rouge d'une main et deux verres dans l'autre. «Tu es.. réellement sûre que c'était lui? Tu l'as bien vu? Tu lui as parlé ? » Les questions s'enchainent comme le premier verre de vin servi qui finit aussi vite dans ton gosier. Le contrôle Pia. On a dit le contrôle. «Qu'est-ce qui s'est passé réellement ? » Tu enchaînes sans prendre le temps de manger, et dans l'espoir de combler vôtre conversation pour éviter que ton comportement passe suspect auprès de la jolie brune à tes côtés. «Nooon ! Vous vous êtes embrassés?» Tu confonds. A mélanger ta situation avec la sienne, ce qui s'est exactement passé entre toi et Yassine à vos retrouvailles, alors que Nieves n'a rien affirmé elle de son côté, que la seule chose dont elle t'as fais part c'est cette vision de son passé. Un passé qui la tourmente, qui la perturbe, comme toi de ton côté. A croire qu'en plus de vôtre si belle amitié, toi et Nieves êtes bien plus similaires que ce que vous pensiez au départ. Deux belles jeunes femmes au lourd passé, troublées, perdues, désemparées par deux hommes, deux brutes qui ont pût vous faire toutes les deux souffrir des années plus tôt. | ( Pando ) |
